lundi 29 novembre 2010

628. MATT ELLIOTT : The Mess We Made


* * * *
1er album sur 6 (sous cette identité)
angleterre (Bristol)

Il y a des soirs comme ça où rien ne vient naturellement. Trois quarts d'heure déjà que je m'escrime à rédiger un texte à propos de cet album de Matt Elliott. Et  à l'instant, à la relecture, je viens de comprendre que ça ne valait pas tripette. 
Pourtant, le thème semblait porteur : j'avais l'intention de montrer que le parcours discographique d'un musicien n'est rien moins que le reflet de sa quête de lui-même et de son évolution psychologique. 
Je voulais vous dire qu'en commençant au sein de deux groupes cultes de la scène post-rock bristolienne au début des années 90 (Movietone et Flying Saucer Attack), Matt Elliott avait tout d'abord connu une période d'initiation, d'apprentissage. Puis que lorsqu'il s'était senti prêt, il avait fondé son premier groupe, Linda's Strange Vacation, avec deux membres des deux groupes précités. Histoire de donner vie à quelques idées de compositions et de productions qui devaient lui trotter dans la tête. Puis que vite à l'étroit dans le carcan que devait être pour lui ce groupe, il avait monté son propre projet, The Third Eye Foundation. Qu'il avait enregistré sous ce nom pendant sept ans. Puis qu'il avait décidé de ne plus se cacher derrière un alias et d'enregistrer à partir de là sous son nom.
Là, je dégoisais allègrement sur le fait que c'est normal, qu'un homme prend confiance en lui, en ses idées, et qu'il apprend à ne plus se cacher et à assumer ses paroles et ses actes. Bon, ça n'était pas super intéressant cette partie là.
Après je vous disais qu'on est tous comme ça. Là, ça devenait carrément chiant, voire pontifiant.
Je finissais par  vous dire dans une phrase longue comme le bras que The Mess We Made est le premier album de Matt Elliott sous son vrai nom et que c'est donc l'album où il commence à se dévoiler vraiment. Et que c'était l'album qui annonçait les très bons albums qui sortiraient ensuite. Tout ça en une seule phrase. C'était vraiment trop long.
Voyez, vous avez echappé à un post des plus saoulants.
Heureusement, avec un peu de chance, je serai plus en forme demain. Ou pas.
à écouter sur spotify


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personnage-mystère du jour  (pour 1 point) :  :: identifiez  le personnage du jour grâce à ces trois indicesindice 1, indice 2, indice 3 --> Lou Reed, bien sûr ! (et si vous ne comprenez pas le pourquoi du comment, ils sont deux dans les commentaires à vous l'expliquer)

mardi 23 novembre 2010

627. ELLE S'APPELLE : Little Flame


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unique single
angleterre (Liverpool)

Pour la première fois depuis la création de ce blog, je consacre un post à un single. Il m'est arrivé déjà d'écrire un texte pour vous parler d'un seul morceau d'un album. Aujourd'hui, c'est différent. Et pour tout dire, je n'ai pas trop le choix si je veux vous parler d'Elle S'Appelle, trio de rock sans guitare (clavier, basse, batterie) qui n'a jamais sorti qu'un seul single, en 2007. Et rien d'autre depuis. Et c'est un gâchis monstre. Si l'on en juge par l'effarante qualité de la démo quatre titres qui circulait à l'époque, le potentiel du groupe était grand et celui-ci méritait, certainement plus que d'autres,  qu'on lui donnât l'occasion de s'exprimer sur la longueur d'un album.
Il n'en sera manifestement jamais rien. Le petit label Moshi Moshi Records a repéré le groupe, financé l'enregistrement de deux titres... Point barre. Plus de nouvelles. Le groupe s'est-il séparé ? Travaille-t-il depuis tout ce temps ? C'est difficile à croire. 
Musicalement, je situerais le groupe au milieu de micro-références telles que Quasi, Fiery Furnaces et Kotki Dwa et plus sûrement au milieu de nulle part sur la carte du rock tant les quelques morceaux qu'ils nous auront laissés témoignent de la façon toute personnelle que ces trois-là avaient d 'envisager l'écriture pop.
Youtube étant généreux, je vous propose ce lien vers un live d'excellente qualité où Elle S'Appelle joue quasiment l'intégralité de son répertoire. A savoir quatre morceaux ! Little Flame et She Sells Seashells sont les deux chansons parfaites qui composent ce single. Elles font donc office de discographie officielle du groupe. Mariappa figurait sur la démo. Ce qui nous fait trois chansons. La quatrième, Monkeyshine, ne figurait pas sur la démo mais aurait certainement pu devenir le single suivant des anglais. Et puisque sur YouTube on trouve décidément tout, voici un inédit supplémentaire, jamais enregistré mais aussi très bon. Quoique encore tout à fait étrange dans sa structure.
Voilà donc. En treize petites minutes, vous avez aujourd'hui l'occasion de vous faire l'intégrale et même plus d'un excellent groupe. C'est pas tous les jours.


(EDIT  : grâce au lien vers le myspace déserté du groupe que nous donne Yosemite en commentaire, je constate que deux autres morceaux avaient donc fait l'objet d'une démo. Et l'écoute enchaînée des cinq morceaux ne fait que raviver les regrets que ce groupe se soit séparé)
 Presque tout sur myspace, donc, et les deux morceaux du single à écouter aussi sur spotify


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énigme du jour  (pour 1 point) :  :: que fait cet homme ici aujourd'hui ? --> il s'appelle Adrian Mariappa. Et pis c'est tout. Le reste est dans le post ci-dessus. Bravo à Sab et Dr Strangelove, les deux seuls à avoir résolu cette énigme pourrie.

lundi 22 novembre 2010

626. ELK CITY : Hold Tight The Ropes


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talitres - 2002
2ème album sur 4
indie-folk-rock
produit par Ray Ketchem (batteur du groupe)
usa (NYC)

Voilà donc un parfait exemple de ce que la scène indie-rock américaine peut régulièrement nous offrir d'à la fois convenu et indispensable.
Elk City est un groupe semblable à une bonne centaine d'autres (à la louche). Un groupe qui déroule honnêtement sa musique rock&folk sans réussir à passionner vraiment mais sans ennuyer totalement. Il y a toujours quelque part une de ces envolées de guitares qui vous font dire que ce groupe est bon, une de ces mélodies tubesques qui vous font confondre bon album et bon single. Toujours une accalmie boisée pour vous faire reprendre votre souffle entre deux sprints échevelés. Des influences évidentes (Velvet, Neil Young, Pavement, Yo La Tengo) qui vous nostalgisent la soirée et vous font prendre des vessies pour des lanternes, et des lanternes pour des étoiles. 
Allez comprendre, on n'échangerait pour rien au monde un de ces albums moyens contre dix chefs d'oeuvre de musique électro ou dix classiques de reggae. Car c'est cette musique là qu'on aime. Pour ce que ces guitares nous font parfois ressentir (l'extraordinaire Rosemary). Parce que ce son est en liaison directe avec notre centre nerveux. 
On a beau admirer des wagons entiers de jazzmen, s'incliner devant le talent des Prince, des Bob Marley, des Sinatra, des Richard James, ils ne peuvent rien contre un morceau moyen d'indie-rock. 
C'est ça, l'amour... Les plus belles filles du monde ne seront jamais aussi belles que nos  femmes, fussent-elles mal coiffées, pas maquillées et mal fagotées.


 à écouter sur spotify


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test-blind du jour  (pour 1 point) : ici! (click droit : enregistrer sous...)--> il fallait reconnaître Wicked Game de Chris Isaak. (à l'envers bien sûr)

mardi 16 novembre 2010

625. ELK CITY : Status


* * * * 1/2
talitres - 2000
1er album sur 4
pop-rock
produit par Ray Ketchem (batteur du groupe)
une reprise de California Dreamin'
usa (NYC)

On ne peut pas dire qu'Elk City est un groupe qui brille par sa personnalité hors du commun. On pense à beaucoup de groupes en écoutant Status, leur premier album. Velvet Underground régulièrement en filigrane.  Papas Fritas sur les morceaux les plus pops. Throwing Muses sur les plus rocks. Galaxie 500 sur les plus brumeux. Que de belles références, certes, mais la personnalité  propre des New-Yorkais peine à s'imposer.
L'ensemble figure tout de même un disque inspiré et de bonne facture que vous serez peut-être bien heureux de découvrir. On notera que Status est la première référence du label bordelais Talitres. De jolis débuts pour un catalogue qui frise la perfection.
Si vous voulez vous faire une idée rapide sur l'album : amateurs de pop, ruez vous sur Love's Like A Bomb (où culmine l'évidence pop du groupe). Si vous avez des goûts plus rocks, commencez par Groundbreaking. Si les claviers languides et les rythmes syncopés vous séduisent, entamez donc par la doublette Chocolate Girl/ Freeze Two Over Eight


 à écouter sur spotify


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la pochette muette du jour  (pour 1 point) : de quel album s'agit-il ? --> Aja de Steely Dan, of course ! Mais vous ne fûtes point nombreux  à me le dire...

lundi 15 novembre 2010

624. ELISTA : Debout


* * * *
epic - 2003
1er album sur 2
pop-rock
France

Les mots d'Elista ne sont ni sots ni laids. 
Il y a, en matière de textes de rock francophones, deux grandes familles dominantes. Une famille débite au kilomètre des mot sans poésie, sans personnalité, sans message. C'est une cousinade si vaste qu'on n'en voit jamais le bout. Chacun y cherche son chat mais n'y trouve que des vilains matous. Le pire c'est que certains, au sein de cette famille, ne manquent pas de talent. Mais allez savoir pourquoi, ils n'ont pas cette magie innée des mots. Et finissent par sombrer dans le ridicule à faire semblant de l'avoir.
A côté, dans une maison bien plus petite, sont réunis certains dont les mots nous donnent le frisson à tout coup. Dominique A, Superflu, Malajube, Diabologum, Eiffel, Jérôme Minière, Nicolas Haas... et sûrement d'autres parmi les plus touchants auxquels je ne pense pas à l'instant. Ceux-là savent manier les mots. Et leurs mots nous touchent au plus profond. C'est inexplicable. Et on ne cherchera pas à l'expliquer.
Les mots d'Elista, eux, donc, ne sont ni sots ni laids. Ils ne font pas partie de la première maisonnée. Mais la magie n'est pas là non plus. Leurs mots sont beaux si on part à leur rencontre mais ils ne viennent jamais nous fouetter la conscience et nous filer le frisson. Elista est l'indice qu'une troisième catégorie pourrait bien exister. Celle des groupes ou des artistes qu'on apprécie mais dont les textes n'arrivent pas jusqu'à nous.
Elista est un groupe dont la musique emporte mais dont les mots pourtant ciselés peinent à émouvoir.
Vous serez plus d'un à protester, j'y crois. Tout est question de goût et de couleur, comme toujours.


 à écouter sur spotify


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l'énigme du jour  (pour 1 point) : quelle rapport entre cette photo et le groupe du jour ? --> Elista est avant tout la capitale de la petite république russe de Kalmoukie dont je vous proposais le drapeau.


petite précision : afin de ne pas tuer dans l'oeuf les débats que nous pourrions avoir au sujet des posts, je vous remercierai de dissocier vos commentaires "réponse au jeu" et vos commentaires "débat" (si ça vous fatigue pas trop de poster deux commentaires, bien sûr). Ce qui permettra peut-être à ce blog de retrouver un peu sa dynamique de bistrot... :-D

jeudi 11 novembre 2010

623. ELF POWER : A Dream In Sound


* * * * *
arena rock recordings - 1999
3ème album sur 10
produit par Dave Fridmann
pop psychédélique
USA (athens)

A Dream In Sound est considéré comme le meilleur album d'Elf Power. Elf Power est un groupe américain de pop psychédélique associé au collectif Elephant 6. Ce collectif aura fait les beaux jours de la pop indé américaine entre 1991 et 2002 et donné naissance à des groupes comme Olivia Tremor Control, The Apples In Stereo, Neutral Milk Hotel, Of Montreal, Beulah ou The Essex Green. Excusez du peu... 
Elf Power étant un des groupes phares de ce collectif, A Dream In Sound est donc un album parmi les plus importants sortis par lui.
Conclusion syllogistique de tout cela : A Dream In Sound est un des albums de pop indé américiane les plus importants de la période 1991-2002.
Bon, la logique, c'est bien beau mais encore faut-il que l'album soit au niveau de cette conclusion. L'est-il ?
Pour tout dire je ne l'avais pas écouté depuis belle lurette et ne m'en restait que la confuse impression d'un disque brouillon et d'un chanteur plus qu'approximatif. La réécoute de ce matin m'a ouvert les yeux. Les réécoutes devrais-je même dire puisque je me suis envoyé l'album deux fois de suite sans ciller.
Alors certes oui, Andrew Rieger n'est pas un immense vocaliste. Il joue plus dans la cour des Jonathan Donahue et Wayne Coyne que dans celle des Sinatra ou Buckley. Mais on a pris par chez nous l'habitude heureuse de ne point réduire la qualité d'un disque à la justesse d'un chant. Et lorsque l'oreille s'est réhabituée aux disharmonies vocales, force est de constater que A Dream In Sound se pose là comme disque jalon d'un genre (fût-il confidentiel). Pas une seconde d'ennui. Le fouillis dont je me souvenais n'était en fait qu'une abondance d'idées difficilement canalisée. Et Elf Power, qui n'était jusqu'à aujourd'hui pour moi qu'un groupe mineur voit d'un coup remonter sa cote. Me voilà pris de l'envie d'aller écouter le reste de la discographie du groupe, histoire de vérifier qu'une autre perle ne s'y dissimule pas. Et pourquoi pas étendre les recherches à toute la galaxie Elephant 6, pendant que j'y serai ? Histoire d'enfin me coltiner avec un collectif  de surdoués hyperactifs qui m'a toujours un peu effrayé et que je n'ai suivi qu'épisodiquement. Un monde s'ouvre peut-être à moi. 


 à écouter sur spotify


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la pochette décrite du jour  (pour 1 point) : "Photo couleur de mariage. Les six membres du groupe que vous cherchez y figurent en noir et blanc, ajoutés par un habile photo-montage". De quel album s'agit-il ? --> seul Erwan a reconnu ça dans ma description.

lundi 8 novembre 2010

622. ELEVENTH DREAM DAY : Eighth


* * * * 1/2
8ème album sur 10
USA (chicago)
produit par John McEntire
Ira Kaplan (Yo La Tengo) à la guitare
post-rock bruyant, krautrock pas répétitif

Vous rentrez du travail, vous allez vous atteler à la rédaction de la notule du disque suivant de l'énumération de votre discothèque. Parfois, le hasard vous offre un disque d'une insondable tristesse un jour de grand soleil où vous auriez envie d'écouter de la pop californienne. Parfois, à l'inverse, vous devez vous frapper un disque bien joyeux alors que votre journée fut un long chemin de croix.
Et puis il y a ces jours où le hasard fait bien les choses. Comme aujourd'hui. Aujourd'hui, il pleut depuis trois ou quatre jours sans discontinuer. Le spectre lumineux semble se limiter à gris clair, gris foncé et noir. Dehors il fait un peu humide, humide ou très humide. L'humeur est maussade ou très maussade. Et voici un disque qui vient idéalement coller à cette ambiance. Non pas que ce soit un disque triste, mais c'est un disque qui semble ne pas avoir d'horizon. Les guitares sont apparemment résolues à subir leur sort bruitiste. L'orgue fait des flaques de son dans lesquelles les autres instruments viennent sauter à pieds joints. Le vent se lève, une bourrasque de batterie, puis soudain plus rien. Dans le caniveau, des soli dégueulasses mettent les voix de sale humeur qui ne trouvent même plus l'énergie nécessaire pour les éviter ou s'en plaindre. 
Tout va mal mais il ne sert à rien de chouiner. Il faut simplement prendre son mal en patience. La nuit tombe vite, tant mieux. On voit moins comme tout est laid. Aucune mélodie n'accroche l'oreille et pourtant chaque morceau est bon. Tout semble bancal, improvisé. Tout le monde a l'air paresseux. A moins que ce ne soit un air défaitiste qui s'affiche sur chaque visage. "-Tu vas où ?". "-J'en sais rien, j'avance."
C'est drôle comme un disque peut coller à ce point à l'ambiance d'une journée.


deux autres albums du groupe à écouter sur spotify, quatre sur deezer

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jeu du jour  (pour 1 point) : qui est ce monsieur ? --> Neil Hannon, bien sûr ! Certains ont cru reconnaître Graham Coxon, la faute sûrement aux lunettes piégeuses. La preuve ici.

mardi 2 novembre 2010

ROCK CITIES N°2 : GLASGOW 1966-2009


Suite de notre série de compilations consacrées aux villes rock du monde entier. On reste au Royaume-Uni pour cette deuxième étape mais on quittera l'Europe la prochaine fois histoire de varier un peu les plaisirs.
Nous sommes donc à Glasgow, cette fois-ci. Une ville où le rock est synonyme de tubes et de cultes. Les uns ont constamment cotoyé les autres, à toutes les époques. Aztec Camera et Simple Minds. The Blue Nile et Texas. Franz Ferdinand et Camera Obscura. Quelques exemples de la dualité rock de la plus grande ville écossaise.
Deux heures de musique, de 1966 jusqu'à 2010, à savourer en descendant lentement un ou deux single malts...
La compilation est ici.

mercredi 27 octobre 2010

ROCK CITIES N°1 : MANCHESTER 1963-2007


C'est les vacances et donc, c'est traditionnel chez moi, les idées fusent. Bonnes et mauvaises. Celle du jour, une nouvelle rubrique pour ce blog : retracer en une compilation l'histoire musicale d'une ville. Why not ? Et, à tout seigneur tout honneur, c'est par la capitale anglaise du rock que nous commencerons cette nouvelle rubrique : Manchester.
Bien sûr vous me direz tout de suite que cette compil a un énorme défaut : pas d'Oasis. Oui, ça craint. Mais le seul morceau dispo sur Spotify étant vraiment mauvais, vous allez devoir intégrer les frères Gallagher artisanalement dans cette collection. C'est à dire que vous allez devoir vous écouter Supersonic entre James et Black Grape. 
Autre chose : vous constaterez qu'il ne s'est pas passé grand-chose à Manchester dans les années 70. Entre les Bee Gees de 1967 et la naissance du punk dix ans plus tard, seul le groupe de prog-rock Van Der Graaf Generator a trouvé son chemin jusqu'à cette playlist. 
Pas très grave puisqu'à partir de 1977, ça se bouscule au portillon, et souvent des groupes majeurs. Je ne fais même pas les présentations.
Voilà. En espérant que vous y trouviez votre compte. Bonne écoute. C'est ici que ça se passe.

(petite précision : les morceaux étant dans l'ordre chronologique, il est très conseillé d'écouter la compilation dans l'ordre pour "sentir le temps qui passe")

mardi 26 octobre 2010

621. ELEVATOR SUITE : Barefoot & Shitfaced


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1er album sur 2
angleterre
acid pop, big beat, lounge funk

S'il y a bien un genre sur lequel vous ne m'attendez pas, c'est bien celui-ci : l'acid-jazz funky à tendance lounge-orchestral. Cet album sorti en 1999, je l'avais adoré à l'époque et je dois dire qu'il a bien résisté aux dix années qui viennent de passer. Certains morceaux  m'ont même encore tiré des frissons  bien agréables. Bien entendu, le son d'Elevator Suite n'est pas très hype de nos jours. Déjà en 1999, le trio anglais sonnait un tantinet désuet de quelques années. Et lors de mes premières écoutes (assez nombreuses alors), je n'avais jamais remarqué à quel point ce disque sonnait comme un équivalent (disons) californien des Happy Mondays. Happy Mondays meets Fun Lovin' Criminals.
Les Happy Mondays, rappelez-vous, avaient apporté un peu de soleil à Manchester et au reste du monde en présentant le rock à la house et les guitares funkys à l'écriture pop. Bon, ok, le soleil en question était très artificiel et consistait surtout en de petites pilules d'ecstasy, de l'alcool et des joints. Mais ça fonctionnait parfaitement. Les gars avaient le charisme d'endives, ils se rêvaient grands et aimaient s'admirer dans leur flaque de vomi dans un coin de l'Hacienda. Mais leur musique était lumineuse et on l'aimait parce qu'elle nous faisait oublier notre quotidien à nous aussi. Qui était peut-être moins sombre et plus propre mais peu importe. .. Les Happy Mondays, c'était bien, c'était l'équivalent musical des filles qui se lavent pas mais qui se parfument beaucoup.
Elevator Suite, c'est un groupe anglais aussi. Mais ce doit être un groupe d'un coin de l'Angleterre où il fait soleil dix mois sur douze, où les filles se promènent en maillot de bain, où les Rover sont décapotées et les bobbies en bermudas. Que ce groupe est "cool" ! Pour tout dire, j'ai toujours pensé qu'Elevator Suite était un groupe Californien. Le psychédélisme des compositions de Barefoot & Shitfaced ne semble provoqué par aucune substance psychotrope. Le son du groupe donne l'impression d'être né naturellement de l'alternance de virées nocturnes sur Mulholland Drive et de ballades plus ensoleillées à Santa Monica. 
La comparaison n'est malheureusement plus valide à partir du moment où l'on sait Elevator Suite anglais mais décrit assez bien, à mon sens, les sensations provoquées par cet album. L'ambiance est lounge. Plutôt gaie. Et au fur et à mesure que l'on progresse dans le track-listing, la menace s'insinue. Les climats se font plus sombres. Comme si la nuit tombait et que l'obscurité donnait un nouvel éclairage à la musique du groupe.
D'ailleurs, en fin de parcours, les Happy Mondays sont loins. Et l'on serait plus tenté de comparer Elevator Suite à Earthling ou à un Portishead lounge.
Une chose est sûre en tout cas : je m'attendais à écouter un album vieilli, à devoir avouer un peu honteusement que j'avais aimé cet album. Et me voici à vous clamer bien haut que, dix ans plus tard, il est encore temps de découvrir ce disque richement produit et bien écrit.


à écouter sur spotify

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énigme du jour  (pour 2 points) : quel rapport entre cette photo et le groupe du jour ? --> le dénommé Jock, un temps batteur d'Elevator Suite est dessinateur pour DC Comics. De la série The Losers entre autres.