lundi 6 septembre 2010

609. THE ELECTED : Sun, Sun, Sun


* * * *
sub pop - 2006
2ème album sur 2
produit par le groupe
usa (Los Angeles)

La semaine dernière, le premier album de The Elected m'avait permis d'engager une réflexion sur la notion d' "album moyen". Si j'avais pris le parti de réclamer qu'on les réhabilite, je n'avais cependant pas pris la peine de définir ce qu'est exactement un "album moyen".
Un "album moyen", c'est un album qu'on écoute sans difficulté jusqu'au bout mais qui ne laisse pas de trace durable (entendez par là plus de trente minutes). Me First, indéniablement, était un de ces albums dont on ne pense rien. Penser à rien, c'est pas fastoche. Quand on écoute de la musique, ça arrive pourtant très régulièrement.


Sun, Sun, Sun est un disque qui ne diffère que très peu de son frèrot. Les chansons y sont peut-être un peu mieux produites et un peu plus ambitieuses. On serait à deux doigts de le ranger lui aussi dans la catégorie des albums quelconques. Oui mais voilà : il y a sur ce disque deux chansons énormes. Did Me Good et, surtout, Biggest Star justifient à elles seules qu'on l'écoute au moins une fois. 
Et LA question se pose alors : pourquoi ? Pourquoi diable douze chansons de ce disque ont-elles défilé sans presque qu'on y prenne garde et que, tout à coup, ces deux chansons s'imposent comme des évidences. Quel miracle chimique a bien pu avoir lieu ? Les guitares sont les mêmes, la voix est la même, la production est la même que sur le reste du disque mais d'un coup d'un seul, la musique trace sa route le long de synapses qui s'affolent, transmettant en vrac tout un tas d'informations que notre petit cerveau va finir par analyser. Et lui-même en retour va livrer son impitoyable verdict sous forme de frisson ou de chair de poule. Comment donc est-ce possible ? Comment ce bruit organisé a-t-il pu être transformé en réaction physique par mon corps ? Qu'est-ce qui a poussé mon cerveau  à ordonner à mon corps de ressentir ce frisson ? Pourquoi ces deux chansons et pas les douze autres ?


Nom de Dieu ! POURQUOI ? 


Ce vertige là vaut bien tous les vertiges métaphysiques. L'infiniment petit, l'infiniment grand, d'où je viens et où je vais. Ok. Mais aussi pourquoi est-ce que je ressens ? Pourquoi suis-je sensible à ceci et pas à cela ? Pourquoi cette chanson et pas une autre ? Pourquyoi cet album plus que le précédent ? Pourquoi ce groupe moins que son voisin ? Pourquoi le rock mais pas le reggae ? Si je commence à me pencher sur ces questions, c'est comme si je me mettais à courir sur la margelle d'un puits sans fond. Mieux vaut ne pas penser, tout faire pour se changer les idées, réécouter encore et encore Biggest Star et Did Me Good en s'abandonnant, en laissant son corps réagir comme bon lui semble... Après tout, qu'est-ce que ça peut bien faire d'avoir la chair de poule au mois de septembre quand il fait vingt degrés de l'autre côté de la fenêtre ? Ce frisson-là, pour peu qu'on s'y abandonne, est bien agréable et ressemble de près au plaisir qu'on peut ressentir en d'autres étreintes... 


le myspace du groupe

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