mercredi 10 février 2010

582. THE EASYBEATS : The Definitive Anthology







* * * * 1/2

1964 à 1969
5 albums au compteur
74852 auditeurs sur lastfm
 australie

Il y a chez les amateurs de musique deux catégories que tout n'oppose pas tout à fait. Ceux qui sont tournés vers le passé et ceux qui sont tournés vers l'avenir.
Les premiers ne jurent que par les années 60 à 80 (selon leur âge), jugent que tout ou presque a été fait dans ce laps de temps, que ce qui sort depuis dix ou vingt n'est qu'un recyclage. Ils sont souvent fans des Beatles (qui peut leur en vouloir ?) et leur curiosité consiste à dénicher toujours des perles oubliées, des trésors cachés de ces périodes dorées. 
Les seconds n'ont que faire des trésors enfouis sous trente ans d'histoire du rock. Ils guettent sans cesse les sorties de la semaine, les plus malades surveillent en janvier les sorties d'avril. Ils savent qu'il y a d'excellents disques qui sortent presque chaque jour et mettent toute leur énergie de mélomane à tenter de ne pas louper ces albums. Ces férus d'actualité dénichent effectivement régulièrement des merveilles  enfouies sous des gravats de productions ineptes.
J'ai bien peur que les premiers comme les seconds ne considèrent la musique que par le petit bout de la lorgnette. Chacun vit la musique comme il l'entend, ne me faites pas dire ce que je ne dis pas.
Je suis moi-même un dangereux représentant de la famille des futuristes. Cela fait plus de vingt ans maintenant que je me fais des injections de nouveautés à doses déraisonnables. Et longtemps, j'ai négligé de me tourner vers le passé. Dans un souci encyclopédique, je veux dire. Car, certes, au détour d'articles dans la presse spécialisée, le jeune que j'étais a fini par aller écouter quelques anciens, mais seuls quelques disques d'antan m'auront filé le frisson comme une nouveauté (à commencer par ceux du Velvet Underground). La volonté de savoir d'où vient la musique que j'aime, d'établir ma généalogie rock, c'est une attitude que je je me force depuis peu à avoir. Comme une hygiène intellectuelle, un souci d'honnêteté envers moi-même et les lecteurs de ce blog, une 'impérieuse nécessité de me rappeler régulièrement que le monde ne m'a pas attendu pour exister et qu'avant moi, il y eut un déluge de bonnes musiques... Ce qui m'excite, c'est l'inconnu, les terres vierges. L'exploration plus que l'archéologie.
Mais j'ai compris, tardivement je dois le reconnaître, qu'écrire ou communiquer sur l'actualité musicale sans avoir écouté les classiques, c'est un peu comme écrire et parler le français sans avoir étudié le latin et le grec... Si l'on veut pouvoir communiquer aux autres notre joie de découvrir de nouveaux groupes, l'histoire de la musique est une grammaire commune dont on ne doit pas se passer.


Et vous, rentrez-vous dans une de ces deux catégories (un peu caricaturales, reconnaissons-le) ?


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jeu du jour (2 points) : identifiez cet homme --> Davnat et Preacher (et Yosemite à l'ultime seconde) ont reconnu le barbu Jason Lytle (Grandaddy) sans sa barbe

20 commentaires:

Eric Aussudre a dit…

Je fais évidemment partie de la première famille mais s'extasier sur hier ne signifie absolument pas pour autant mépriser les disques qui sortent. Le passé ne me fascine que parce qu'il nourrit le présent.

Erwan a dit…

Moi ce serait plutôt la seconde catégorie évidemment, mais me jeter sur les nouveautés ne m'empêche pas de vénérer les Beatles, Kinks, Stooges et autres VU.
Mais c'est vrai que j'aurais moins tendance à fouiner pour la pépite oubliée.

KMS a dit…

Un peu les 2 catégories (vu ce que j'avale comme nouveautés je peu difficilement dire le contraire mais je me tourne toujours vers mes anciens disques). En fait je cherche dans les nouveautés un disque qui me fera autant vibrer qu'un de mes grands classiques... en vain.

Sinon, Friday on my mind, quelle tuerie cette chanson. Avec à la guitare, Georges Young, le grand frère de Malcolm et Angus du même nom, duetistes d'AC/DC.

coolbeans a dit…

Oui, KMS, mais TES anciens disques étaient des nouveautés quand tu les as découvert, non ? Par "classiques" ou "disques historiques", j'entends des disques sortis avant que tu commences à t'intéresser à la musique...

KMS a dit…

Ah ben non je ne suis pas si vieux que ça pour avoir acheté les albums du Velvet à sa sortie.

Globalement tout ce qui est antérieur à 74 fait partie de ta catégorie historique. J'en ai un paquet mais ce n'est pas obligatoirement ceux que j'écoute le plus.

Anonyme a dit…

KMS ment éhonteusement sur son âge : il achetait les premiers disques des zazous quand ils écumaient les boulevards parisiens. Juste avant qu'il rejoigne Mon Général à Londres!
Ensuite, il a été l'amant de Juliette Gréco. Puis il s'est mis au be bop quelques temps avant d'écouter du rock.
Rock'nRoll Mops c'est lui qui l'a écrit !
Si, c'est vrai !


Quant à moi, je suis tout à fait désolé mais je n'écoute que des disques qui sortent ou viennent juste de sortir : tiens par exemple ce tout nouveau chanteur américain qui vient d'enregister chez un certain Sam Phillips. Ah mince j'ai encore mangé son nom... Ah oui, Roy Orbison. Très très bien, je vous le conseille.
Pardon, ah excusez moi une seconde...
Oui bonjour docteur.
.............
Ah oui très bien, je me sens beaucoup mieux
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En quelle année nous sommes ? C'est votre question , comme elle est curieuse !
...................
Ah, pure routine. Ah ? Bon. Ben c'est idiot comme question quand même docteur. On est en 1956 évidemment.

Leroy Brown a dit…

Moi j'oscille entre les deux : j'essaie de suivre les nouveautés qui me semblent importantes (je ne suis pas vraiment un défricheur) tout en tentant de me rattraper sur tout ce que la musique populaire a produit de bon les 50 dernières années...Impossible par contre de dire ce que je préfère vu que j'ai des favoris dans toutes les décennies, avec une prédilection pour les années 60 et 2000.

davnat a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
m a dit…

Je viens de découvrir ton blog, j'aime bien! Je vais le suivre de près et je l'ajoute dans mes favoris, c'est sûr! :)

davnat a dit…

C'est le petit Jason sur la photo (Lytle)

coolbeans a dit…

Cool, Man ! Bienvenue au club !

Dr. Strangelove a dit…

Plus je vieillis, plus les vieilleries sonnent comme des nouveautés à mes oreilles, et, effet symétriquement inverse à mon rapport à la musique d'il y a 10 ans, plus rares sont les nouveautés qui me font frissoner. D'ailleurs je me replonge actuellement avec une avidité, digne de ma découverte des pixies à 15 ans, dans la musique classique. C'est dire...

RegUs PatOff a dit…

Comme(pour une fois), je connais l'album présenté et que je ne reconnais pas le monsieur sur photo du jeu, il me semble clair que j'ai les oreilles dans le rétroviseur.

preacher a dit…

Le grand-père ? Jason Lytle et ses pédales d'effets

yosemite. a dit…

plutôt de la 2ème catégorie mais tellement déçu par toutes les tartes à la crème qui sortent presque quotidiennement que je n'en viens à vibrer que pour les compil de musique africaines des années 70 et les derniers disques achetés sont 3 albums de Creedence Clearwater Revival (Edition du 40ème anniversaire, c'est dire si je les ai pas achetés à leur sortie^^)

yosemite. a dit…

ah oui !
Le monsieur sur la photo (il est 21h17) est Jason Lytle, of course...

yosemite. a dit…

il faut toujours horodaté son commentaire^^

ouf :)

Erwan a dit…

Arrête d'écrire des textes intéressants, j'en oublie de jouer (Jason Lytle c'était facile quand même...)

R. Claude a dit…

"Je fais évidemment partie de la première famille mais s'extasier sur hier ne signifie absolument pas pour autant mépriser les disques qui sortent. Le passé ne me fascine que parce qu'il nourrit le présent"

Si je partage la position de Sonic Eric, je dois honnêtement l'avouer: je suis largué dans la production musicale contemporaine qui s'est affranchie des supports traditionnels et aussi des supports numériques, rendant les explorations ardues pour un vieux crabe. Il y a 25 ans, c'était simple: une à deux fois par semaine, j'effectuais une descente chez mes dealers de rondelles favoris qui proposaient les nouveautés rock-pop en fonction du profil de leurs clients. De plus, travaillant sur Couleur 3, j'avais accès aux nouveautés des gros labels et des indés dont les représentants passaient dans les studios deux fois dans le mois; ça nous aidait. En 2010, j'essaie tant bien que mal de suivre en piochant dans des compils de nouveautés offertes par les magazines et aussi - surtout - grâce aux réseaux du ouèbe, mais l'âge, la disponibilité moindre et l'intérêt itou avec cette impression de nombreuses et fastidieuses redites font que j'ai de plus en plus tendance à piocher dans mes valeurs-refuges.

Franck Z a dit…

Je suis malheureusement passé depuis quelques années dans la catégorie des anciens. Enfin pour ce qui concerne l'actualité discographique parce qu'en fouinant vraiment sur internet en dehors des sentiers battus (MySpace en ce qui me concerne à dose intensive depuis 5-6 ans), on finit par trouver pas mal de choses intéressantes, voire passionnantes.
Le problème, c'est que ce qui est mis en avant aujourd'hui (par la presse, par la majorité des blogs ou webzines "prescripteurs") ne me parle quasiment plus.
En fait, il y a sans doute autant de groupes dignes d'intérêts qu'avant sauf que l'offre pléthorique et la multiplicité des points de vue sur cette offre noie complètement le poisson.
D'où un repli vers le passé qui a un autre avantage: des années 50 jusqu'aux années 80, on peut dire que la musique avait une vraie résonance sociétale et historique.
Qui pourra faire le moindre relation directe entre le contenu musical de ces 15-20 dernières années et la société (si on excepte le cas particulier du rap peut-être)?
Se retourner vers le passé musicalement parlant, c'est aussi retrouver une certaine mythologie perdue à force d'accessibilité.
On a "gagné" pas mal de choses avec internet mais on y a perdu une part de mystère, de frustration qui me semblait faire partie intégrante du plaisir du passionné de musique.