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jagjaguwar - 2007
site officiel
8ème album sur 9
produit par Rick White
canada
question de rapidité du jour (1 pt) : quel rapport entre cette image et le post du jour ? --> bonne réponse d'Erwan
jagjaguwar - 2007
site officiel
8ème album sur 9
produit par Rick White
canada
Il faudrait les recenser mais le temps me manque. Mais il faudrait, ça permettrait peut-être de faire un peu le ménage sur son disque dur. Qui ? Mais ces artistes qui vous ont été présentés par des amis, des blogueurs, des journalistes... Ceux que vous connaissiez de nom mais dont la tête, le nom ou la pochette de disque ne vous revenez pas et que vous n'aviez aucune envie d'aller écouter. Et puis comme souvent, vous en avez eu marre d'entendre les mêmes compliments sur un disque que vous n'aviez pas envie d'écouter. Et vous vous êtes dit que vous feriez bien de changer cette sale habitude, que les autres ont de bons goûts, quand même, et que vous devriez vous fier à eux plus souvent. Résultat : vous achetez ou vous téléchargez par exemple un album de Julie Doiron. Bah oui parce qu'après tout, avoir débuté au sein d'Eric's Trip, c'est cool sur un CV. Avoir participé à des albums de Herman Düne, ça le fait aussi. Et puis les pochettes des albums de Julie Doiron sont jolies. Et puis Julie, finalement, c'est un joli prénom.
Mais voilà, cet album vous ne l'écoutez jamais. Et le jour où vous vous forcez à l'écouter parce que c'est son tour de figurer à Tombouctou, ce qui devait arriver arrive : les morceaux se succèdent, vous avez un mal fou à vous concentrer. Vous êtes prêt à écrire que c'est pas nul mais vous vous laisseriez couper un bras plutôt que d'écrire que c'est intéressant.
Du coup, vous vous retrouvez incapable d'analyser quoique ce soit dans la musique de Julie Doiron. Un peu comme les gosses qui vous rétorquent "c'est pas moi qui l'a sorti, ça !" quand vous leur demander de ranger la table basse du salon qui croule sous deux mètres de consommables culturels, vous êtes à deux doigts de rappeler que "moi, je voulais pas au départ".
On devrait plus souvent se fier à ses premières impressions.
Hmm.
Sauf qu'il y a un autre type d'artistes. Ceux que vous refusez de voir évoluer. Chez moi, par exemple, l'archétype de l'artiste qu'on refuse de voir évoluer c'est Bill Callahan.
Au début des années 90 (1993 exactement avec l'album Julius Caesar), je découvrais la musique génial mais insupportable du zig. Je le suivais sur trois ou quatre albums avant de me lasser. Je sais qu'il a bien évolué depuis. Mais je reste sur l'impression que m'ont laissé les albums que je possède et qui transpirent le malheur, la solitude et la désolation sentimentale. J'ai beau savoir que les derniers albums (notamment le dernier, que, je crois, je vais finir par aller écouter malgré tout) sont très bons, je n'arrive pas à me défaire de cette inconsciente certitude qu'un album de Bill Callahan ne m'intéressera plus jamais.
Il ne faut donc pas se fier à ses premières impressions.
Hmm.
Et vous allez me dire que si j'ai l'envie d'aller écouter le dernier Callahan, c'est parce que j'en ai marre d'entendre dire qu'il est très bon. Comme pour Julie Doiron.
Retour au point de départ.
Alors quoi ? Il faudrait arrêter de lire ou écouter les autres passionnés et vivre la musique en autarcie ? Alors qu'on n'envisage la musique qu'en la partageant ? Pas question.
On est donc condamné à vivre la musique en se fadant en partie les goûts des autres... Pour le meilleur et pour le pire... On ne se rend pas assez compte à quel point suivre un blogueur qu'on apprécie ou simplement discuter musique avec un copain, ça ne peut, à moyen terme, que mal finir. On finit toujours par mesurer tout ce qui nous sépare et une défiance s'installe qui nous pousse à prendre nos distances...
Et voilà un post qui n'aura finalement servi à rien d'autre qu'à me déprimer.
Mais pouvait-il en être autrement lorsqu'on se force à écrire sur un artiste qu'on se force à écouter ? Ah vous pouvez être fiers de vous avec votre Julie Doiron, vous voyez dans quel état ça me met ?
Mais voilà, cet album vous ne l'écoutez jamais. Et le jour où vous vous forcez à l'écouter parce que c'est son tour de figurer à Tombouctou, ce qui devait arriver arrive : les morceaux se succèdent, vous avez un mal fou à vous concentrer. Vous êtes prêt à écrire que c'est pas nul mais vous vous laisseriez couper un bras plutôt que d'écrire que c'est intéressant.
Du coup, vous vous retrouvez incapable d'analyser quoique ce soit dans la musique de Julie Doiron. Un peu comme les gosses qui vous rétorquent "c'est pas moi qui l'a sorti, ça !" quand vous leur demander de ranger la table basse du salon qui croule sous deux mètres de consommables culturels, vous êtes à deux doigts de rappeler que "moi, je voulais pas au départ".
On devrait plus souvent se fier à ses premières impressions.
Hmm.
Sauf qu'il y a un autre type d'artistes. Ceux que vous refusez de voir évoluer. Chez moi, par exemple, l'archétype de l'artiste qu'on refuse de voir évoluer c'est Bill Callahan.
Au début des années 90 (1993 exactement avec l'album Julius Caesar), je découvrais la musique génial mais insupportable du zig. Je le suivais sur trois ou quatre albums avant de me lasser. Je sais qu'il a bien évolué depuis. Mais je reste sur l'impression que m'ont laissé les albums que je possède et qui transpirent le malheur, la solitude et la désolation sentimentale. J'ai beau savoir que les derniers albums (notamment le dernier, que, je crois, je vais finir par aller écouter malgré tout) sont très bons, je n'arrive pas à me défaire de cette inconsciente certitude qu'un album de Bill Callahan ne m'intéressera plus jamais.
Il ne faut donc pas se fier à ses premières impressions.
Hmm.
Et vous allez me dire que si j'ai l'envie d'aller écouter le dernier Callahan, c'est parce que j'en ai marre d'entendre dire qu'il est très bon. Comme pour Julie Doiron.
Retour au point de départ.
Alors quoi ? Il faudrait arrêter de lire ou écouter les autres passionnés et vivre la musique en autarcie ? Alors qu'on n'envisage la musique qu'en la partageant ? Pas question.
On est donc condamné à vivre la musique en se fadant en partie les goûts des autres... Pour le meilleur et pour le pire... On ne se rend pas assez compte à quel point suivre un blogueur qu'on apprécie ou simplement discuter musique avec un copain, ça ne peut, à moyen terme, que mal finir. On finit toujours par mesurer tout ce qui nous sépare et une défiance s'installe qui nous pousse à prendre nos distances...
Et voilà un post qui n'aura finalement servi à rien d'autre qu'à me déprimer.
Mais pouvait-il en être autrement lorsqu'on se force à écrire sur un artiste qu'on se force à écouter ? Ah vous pouvez être fiers de vous avec votre Julie Doiron, vous voyez dans quel état ça me met ?
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indice pour la suite : en concert à Clermont-Ferrand le 13 mars 2008
question de rapidité du jour (1 pt) : quel rapport entre cette image et le post du jour ? --> bonne réponse d'Erwan
16 commentaires:
Bon bah il est pas si mal cet album, pas de quoi crier au génie c'est sûr mais pas si mal.
La bougie car "Eric's Trip" est une chanson de l'album "Daydream Nation" de Sonic Youth.
A suivre Don Nino "Mentors menteurs"
Le type de post que tu es le seul à écrire et que j'apprécie énormément. J'ai eu le même problème en son temps avec Jeff Buckley (sorry) ou Bon Iver. Tous les gens que j'appréciais le plaçaient au plus haut et son disque me fit autant d'effet qu'apparemment Julie Doiron sur toi
Sauf que Julie Doiron est une quiche et Buckley un demi-dieu... ;-)
Je tente quand meme:
Julie Doiron - I Can Wonder What You Did With Your Day
Tu aurais bien pu le recevoir tiens...
jeff buckley demi-dieu, il faut se calmer, il ne savait même pas nager. Peut être que si les combinaisons en polyurethane avaient existé dans les années 90 on aurait réalisé comme sa musique est chiante.
LOL
Ah Saxo... si tu commentais sur chaque post, ce blog serait moins sinistre...
Ceci dit, Julie Doiron, avec ou sans combinaison, elle reste une quiche !
Les albums de Smog transpirent la beauté surtout je trouve personnellement moi-même.
J'ai écouté le dernier Calahan et il en va de cet album comme de la production récente de Kozelek : c'est plat , il ne se passe plus rien .
Désolé .
Kozelek se lamente sur des titres interminables que de très beaux arpèges ne réussissent pas à sauver et Calahan chante d'une voix atone . C'est toujours la même phrase qu'il ânonne ( "I went to the harbour" , ou un truc dans le genre ...).
Et pourtant Dieu sait que ces deux-là, j'aurais bien aimé ne pas les voir évoluer justement , tant certains de leurs disques m'ont accompagné et comptent parmi ce que j'ai pu entendre de plus eau ...
"de plus beau" , pardon ...
Il est vrai que Smog (ou Callahan), c pas vraiment la revolution a chaque disque mais qd meme, il y a qq changements (autant que chez Bonnie Prince Billy ou Sonic youth par exemple, que j'adore soit dit en passant). Quant au dernier, "plat" ou "d'une voix atone" avec "my friend" ou "jim cain"... mais bon, personnellement, c quasiment un enchantement a chaque disque
Je suis d'accord avec toi , ce n'est jamais la même chose ( il n' y a qu'à essayer d'écouter les premiers enregistrements ... ), mais bon sang , qu'on ne me dise pas qu'il chante ...Je vais consacrer un billet à Bill Calahan , morceaux à l'appui pour justifier ma position de fan déçu .
boh, je dirai qu'il chante pas plus que gainsbourg ou bashung... ou pourquoi pas lou reed
non?
excellente cette non-chronique !!!... moi, j'ai pas osé le Bon Iver (mauvaise première intuition ?)
@saxophonejoe : "jeff buckley demi-dieu, il faut se calmer, il ne savait même pas nager", Jesus non plus :oP ?
Diable, que tu es bon dans ce type d'exercice !
Le Dogs puis maint'nant celui !!
Fouchtra de la caratina !
(Je me permets d'emprunter ta formule le temps d'un post-genou à terre moi aussi, sur EDaW (mais en pointant sur les lieux de l'inspiration rassure-toi !))
'cré bonhomme, va !
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