lundi 13 avril 2009

532. THE DIVINE COMEDY : Absent Friends

* * *
parlophone - 2004
8ème album sur 9
11 titres, 46 minutes
un featuring accordéonesque de Yann Tiersen
produit par Neil Hannon et Nigel Godrich
irlande

Il aura fallu une écoute forcenée de la discographie de The Divine Comedy pour qu'émerge enfin dans ma petite cervelle une théorie concernant ce groupe.
OK, Neil Hannon est le cerveau du groupe. Plus encore que cela, même, The Divine Comedy est l'alias artistique de Neil Hannon et n'existe en tant que projet artistique que dans son cerveau.
L'homme s'entoure certes fort bien (les arrangement du fidèle Jody Talbot) mais il n'y a rien à faire, The Divine Comedy, c'est Neil Hannon qui nous raconte sa vie, ses fantasmes, qui se rêve en chanteur de charme. Or Neil est doué. Très doué. Et artistiquement ambitieux. Très aussi.
Sur les pochettes de ses albums, on ne voit que lui. Dans toutes les positions, tous les déguisements. Mais c'est toujours lui.
C'est sûrement ce qui finit par agacer chez The Divine Comedy. On ne sort jamais d'une relation duelle avec Neil Hannon en écoutant ses disques. Et ça finit par être oppressant. La claustrophobie s'installe progressivement. Comme d'avoir un meilleur ami qui n'aime parler que de lui. Aussi talentueux soit-il dans l'exercice, son narcissisme et sa mégalomanie finissent par lasser.
Il est d'ailleurs particulièrement révélateur que Regeneration, le précédent album, soit le préféré de ceux qui n'aiment pas Neil Hannon. Il avait été conçu par un groupe plus que par Neil Hannon seul. Un producteur extérieur avait une grande responsabilité dans l'identité sonore de l'album (Nigel Godrich) et, pour une fois, Neil n'apparaissait pas sur la pochette.
De là à dire que The Divine Comedy commence à intéresser quand Neil Hannon partage son jouet avec d'autres...

En ce qui concerne cet Absent Friends, pas grand chose à dire. Neil reprend les rênes. Finies les années d'ouverture. Et The Divine Comedy sort presque un album où il s'auto-parodie. Les mélodies ressemblent, en moins bonnes, à ce qui a été fait avant. Les cordes sont moins belles. Elles semblent jouées par un orchestre fatigué. Tout ça sent le manque d'inspiration et l'impossibilité à se renouveler.

En 2004, il aurait fallu qu'un ami puisse dire à Neil Hannon qu'il fallait passer à autre chose. Dissoudre ce groupe et se lancer dans une carrière solo acoustique ou créer un groupe de rock basique. N'importe quoi mais changer.
Mais pour ça il aurait fallu que Neil le laisse parler. Mais non, Hannon était bien trop occupé à parler de lui...


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question de rapidité
du jour
(1 pt) : aujourd'hui, une petite pochette muette à identifier. (indice : l'album porte le nom d'un spécialiste de l'évasion) --> bonne réponse d'Indie-Boy : "Long Fin Killie - Houdini" (dans les commentaires du post sur Diving With Andy)

7 commentaires:

davnat a dit…

Ah non, ça suffit maintenant avec les pochettes. Sinon pour Neil Hannon, absolument d'accord.

coolbeans a dit…

Ah ! Crotte ! J'avais peur de vous lasser avec le jeu des citations...
Sinon pour Neil Hannon, je suis d'accord avec toi.

Jen a dit…

Bon pour la pochette je reste muette. (ahah)
Sinon pour Neil Hannon je ne suis PAS d'accord avec toi.
Je réalise d'ailleurs que même si nous sommes très friands toi comme moi de The Divine Comedy, finalement nous sommes la plupart du temps en désaccord !
Dans cet album je trouve que Neil Hannon ou Divine Comedy (sur ce point là nous sommes d'accord : c'est la même chose!) se retrouve enfin. Mais en ayant laissé de coté sa mégalomanie justement. Là, on se trouve face à un vieux dandy isolé, un peu cynique mais néanmoins bienveillant (cf : The Happy Goth). Au contraire, il semble s'ouvrir à nouveau au monde qui l'entoure tout en retrouvant sa personnalité...

Leroy Brown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Leroy Brown a dit…

Même si l'album ne me convainc pas sur la longueur, je ne suis pas du tout d'accord quant à ton choix de "Our mutual friend" pour illustrer l'"auto-parodie du groupe". Pour moi, c'est simplement l'un des meilleurs morceaux de Divine Comedy, qui me donne des frissons à chaque écoute. C'est bien entendu dommage que ce genre de morceaux soit devenu une exception dans les derniers albums (comme Lady of a certain age sur le suivant).

Leroy Brown (anciennement Tibo si tu estimes que ça vaut la peine de me réattribuer les 2 petits points que j'ai gagné précédemment ;))

coolbeans a dit…

Ah, je me demandais qui pouvait bien être ce mystérieux Leroy Brown. Re-bienvenue à toi, donc !

En ce qui concerne Our Mutual Friend, si je l'ai choisi c'est qu'il est pour moi un des bons moments de l'album. C'était il est vrai un peu maladroit de mettre le lien vers le morceau sur le mot "auto-parodie"...
Ceci dit, même si le morceau est bon, il reflète quand même la tendance de Neil Hannon à se répéter...

Jocelyn Manchec a dit…

Long Fin Killie "houdini"