480. THE DELGADOS : The Great Eastern

* * * * 1/2
3ème album sur 5

beggars banquet - 2000
écosse

On se connaît depuis suffisamment longtemps maintenant pour que je commence à connaître ce que vous aimez écouter. Et d'après ce que j'ai compris, The Delgados, vous êtes plus d'un à les chérir.
C'est vrai que ces écossais savent y faire pour s'installer en tête de gondole au rayon mélodies. Et comme ils ont oublié d'être sots à l'heure d'arranger leurs morceaux, nous sommes bien obligés aujourd'hui de reconnaître que ce Great Eastern a plutôt de la gueule, et de la belle ! En prenant isolément cet album, il mériterait allégrement les 5 étoiles. Et prendre isolément les albums, c'est ce que nous sommes censés faire en ces lieux.
Oui mais.
Avec le recul (car nous sommes également censés en prendre ici), nous céderons à la tentation de minorer sa note. Tout ça à cause de Dave Fridmann.
Si vous lisez les critiques de l'époque, on y parle quasiment toujours plus du producteur que du groupe. Et il est temps pour nous de mettre les choses au point. Nous n'aimons pas ces producteurs qui phagocytent les groupes qu'ils produisent. Deserter's Song, The Soft Bulletin ou The Great Eastern sont les chefs d'oeuvre de Dave Fridmann. Ils ont à peu de choses près le même son. Et Fridmann semble y dicter tous les arrangements. Un producteur n'est-il pas censé se contenter de mettre la musique d'un groupe en valeur ? A t-il le droit d'ainsi devenir le cerveau de l'affaire ?
Si Monsieur Fridmann a le gène de la création artistique qui le démange tant, qu'il aille donc composer et enregistrer ses propres disques...
A moins bien entendu que le Davounet n'ait aucun talent de composition... Ceci pourrait d'ailleurs expliquer cela. Et l'on pourrait à partir de cette hypothèse tirer un bilan de l'oeuvre de l'homme : un arrangeur de génie mais un producteur lourdaud qui aura su imposer ses vues à des groupes peut-être enchantés de voir leur nombre s'augmenter d'un membre aussi efficace...
N'empêche, l'espace de quelques années, The Delgados, The Flaming Lips ou Mercury Rev auront sortis des albums à la géméllité un peu trop prononcée et seront devenus les groupes de (presque) un seul homme.
Pour cela, nous n'aimons pas Dave Fridmann. Et pour cela, la note de cet album perdra une demie étoile. Une demi étoile seulement, oui, car nous ne perdons pas de vue que The Delgados est un groupe qui, avant de les voir s'envoler très haut hors de sa portée, aura écrit de bien jolies chansons, tout de même.

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